Livret de Salvatore Cammarano, d’après Voltaire
Une princesse inca, Alzira, croit son fiancé, Zamoro, mort sous les coups des Espagnols. Détenue par le gouverneur Gusmano, elle refuse de se donner à lui. Toujours vivant, Zamoro tente une action contre l’occupant mais est capturé par Gusmano qui menace de le mettre à mort si la belle ne cède pas à ses avances. Elle se sacrifie mais Zamoro le poignarde. En mourant, il pardonne.
Lorsque Giuseppe Verdi, en 1845, décida qu’il devait désormais confirmer ses succès en conquérant, sur la terre même de son rival Saverio Mercadante, le fameux Teatro di San Carlo de Naples, il fit naturellement appel au librettiste local, célèbre pour avoir été l’auteur du Lucia di Lammermoor de Donizetti, Salvatore Cammarano. Verdi se sentait épuisé par les conséquences de sa célébrité depuis l’énorme succès de Nabucco. Ces « années de galères », selon le terme du compositeur lui-même, allaient produire une série d’œuvres, certes moins connues, à l’exception de l’une ou l’autre, mais extrêmement efficaces.
Inspiré par la tragédie de Voltaire Alzire ou les Américains, un sujet ardu et difficile à métamorphoser en livret d’opéra, Alzira ne connut qu’un succès très mitigé à Naples avant de disparaître dans les limbes de l’Histoire de l’Opéra. Pourtant, la formidable qualité de sa musique et son sens dramatique méritaient une réhabilitation. Jamais joué à Liège, Alzira est une nouvelle production présentée en collaboration avec l’Association des Amis de l’Opéra de Bilbao et le Gran Teatro Nacional del Perú. Une découverte assurément !